Les impressions sur ce nouvel album du maître du spoken
word moderne sont partagées ou mitigées après
son premier passage dans la platine.
Les précautions d’usages ont donc étés
prises. On ne s’est pas fié aux premières
écoutes qui effectivement ne laissent entrevoir qu’un
disque de hip hop crossover avec un rock fusion sans originalité.
Mais même après s’être imprégné
du disque, le constat demeure et c’est même la
déception qui l’emporte haut la main.
Une précision tout de même : pour apprécier
pleinement Saul Wiliams il faut porter une attention particulière
à ses textes très revendicatifs (et anti Bush
forcément!), mais ici on va surtout s’intéresser
à la musique.
Et ça démarre plutôt bien par un morceau
à l’instrumentation minimale accompagnant un
de ses textes qui ont largement contribués à
sa réputation (cf le film 'Slam').
Puis vient un morceau ragga, sur un rythme légèrement
drum’n’bass et guitares rock à la Asian
Dub Foundation : titre honnête mais qui ne renversera
pas les montagnes.
Ensuite tout dégénère vers un hip hop
fusion funk et métal-rock, puissant et intense, qui
a ses fans et qui est plutôt bien fait mais épuisant
et déjà maintes fois entendu. Saul Williams
tombe ainsi directement dans les mêmes pièges
que Mos Def dernièrement mais toutefois avec un peu
plus de pertinence.
Car finalement ‘Telegram’ et ‘Act III scene2(Shakespeare)’
avec Zack De La Rocha (Rage Against The Machine) venu faire
son numéro, ne sont pas si déplaisants.
Pourtant, c’est dans l’épure et la recherche
d’ambiances sonores plus inédites ('Notice of
eviction', 'Black stacey'), qu’il retrouve un niveau
plus en adéquation avec son talent.
Globalement moins brillant que ses premières œuvres,
l’album possède quand même quelques qualités,
qui lui font mériter une attention sans pour autant
espérer soulever l’enthousiasme.
Titres préférés : Black stacey
- Notice of eviction - Talk to stranger |