Jack White ne souhaitait visiblement pas rééditer
le succès planétaire d ’Elephant’
et a plutôt privilégié, le dépouillement
certes, mais sur une instrumentation inédite et associée
à un travail mélodique beaucoup plus mis en
exergue qu’auparavant. Précédé
par un single ne reflétant pas vraiment la couleur
de l’album, le duo nous fait découvrir une nouvelle
facette de son talent qui regorge de richesses et d’arguments,
en montrant de manière plus affirmée encore
sa grande connaissance de la culture populaire, et sa soif
d’explorer toutes les arcanes de sa musique.
Il puise donc allégrement son inspiration dans la mythologie
du blues des années 1920, 30 et 40, de la dépression
de 29, de William Faulkner, voire plus loin encore. En résumé
en s’emparant de tout l’imaginaire qui s’est
construit au vingtième siècle dont les exemples
en musique, cinéma, et littérature abondent
Jack et Meg savent d’avance qu’ils vont fasciner
leurs auditeurs.
Ce disque est moins puissant, moins abrasif, mais plus intense
et habité. Il suffit de voir le titre ('Get behind
me satan'), et l’identité graphique de l’objet
entre western, iconographie inspirée de peintures plus
anciennes et par conséquent références
mystiques incontournables, pour s’en faire une idée.
C’est surtout pour ces raisons que l’on peut adhérer
à cet album qui ne comporte aucun tube génial
comme ‘Seven nation army’ mais qui s’articule
en grande partie autour d’un piano (quelquefois un peu
pénible), d’une guitare, de la batterie de Meg
passant d’un titre country folk à led zeppelin
assez naturellement, tout en alignant quelques Blues très
dignes.
Ils jouent très habilement avec l’histoire et
les mythes du rock'n'roll et du blues et démontrent
une capacité à se renouveler, hors du commun
bien que quelquefois trop démonstratifs, brouillons
et faciles.
Titres préférés : My doorbell
- Take, take, take - red rain - the nurse
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