Si vous êtes un adepte du hip hop aventureux de anticon, def jux ou autre défricheur, avec cet album, le deuxième de Kanye West, vous risquez de faire la moue.
Car c’est dans le plus pur classicisme, on va dire au sens noble du terme qu’opère le prodige artistique et médiatique actuel du hip hop US.
Rien de nouveau, si ce n’est un personnage au charisme intéressant, à la voix séduisante, dont le disque se caractérise par une production léchée, des samples et des références méticuleusement choisis, facilement reconnaissables permettant d’attraper une large audience, et un respect des conventions du genre.
Ses références justement, on le sent à chaque instant, frisent l’excellence des musiques noires américaines. Kanye n’hésite pas non plus à s’acoquiner avec le R’n’B en gommant son aspect vulgaire pour une démonstration de son savoir faire sur des sons ronds et doux, lancinants et très soignés. ….c’est un brillant malin, il connaît toutes les ficelles de la production (producteur pour Jay- Z et Common mais aussi Britney Spears).
Les mélodies suaves et accrocheuses sont là mais à part les excellents ‘Gone’ et ‘Drive slow’, elles ne sont pas renversantes, voire même lénifiantes pour une partie mainstream trop propre. Bien que réellement de grande qualité et artistiquement très ambitieux, ‘Late registration’ est un bon album, mais pas de quoi en faire des tonnes, seuls les habitués et les experts du Hip Hop US y verront les réelles différences avec le reste de la production plus classique…

Titres préférés : Gone - Diamonds are forever - Drive slow