La bande de Spencer Kruger est insaisissable. Alors que nous les pensions assagis après la sortie de 'Shut up i am dreaming', nous voilà confrontés à un troisième album tortueux, complexe, un album aux multiples facettes.
Il faut plusieurs écoutes pour commencer à percevoir les tenants et les aboutissants de 'Random spirit lover'. Chaque titre se décompose en plusieurs phases, en plusieurs mouvements. Tragique, épique, entraînant, plaintif, rugueux, déconcertant, riche, mélancolique, les adjectifs affluent à l'écoute du disque. Sunset Rubdown ne veut pas privilégier un trait de caractère plus qu'un autre. Il brouille les cartes et reste dans sa propre logique. Profusion de sentiments, abondance d'émotions, l'étalage artistique de Sunset Rubdown est en quelque sorte un suicide commercial car comment vendre tant d'idées et d'enchevêtrements dans un domaine où l'efficacité et l'immédiateté des propos sont de mise. Le challenge est de taille
et le résultat malheureusement connu à l'avance. Mais qu'importe. Nous apprécions ces prises de décision, ces choix artistiques. La curiosité est un vilain défaut dit-on. Elle est également synonyme de belles découvertes.
Titres préférés : Up on your leopard, upon the end of your feral days - The mending of the gown - Trumpet, trumpet, toot! toot! - For the pier (and dead shimmering)
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