Deuxième album sous ce patronyme en tout cas, de Sage
Francis et deux lectures possibles : la première est
qu’on peut regretter que la force poétique et
que le folk urbain soient légèrement mis en
retrait au regard de l’album précèdent,
de même que le travail sur les formes. Mais ce qui fait
la marque de fabrique d’Anticon est toujours là
rassurez-vous !
Bien que Will Oldham apporte une touche country sur Sea Lion
(de même : une chanson est dédiée a Johnny
Cash), la profondeur, la mélancolie et la noirceur
s’expriment autrement : par une rage omniprésente
et un flow saccadé et agressif comme au plus beau temps
des groupes de gangsta.
C’est là, la deuxième lecture où
l’on apprécie le coté exalté, revendicatif
et combattant aux cotés de ses fidèles camarades
de jeux (Alias, Sixtoo, Danger Mouse…). Ses descriptions
de l’Amérique qui vacille et de la politique
sont en effet de plus en plus au cœur de son œuvre.
Le disque est agréable et d’un excellent niveau
car les morceaux s’enchaînent bien, sont énergiques,
construits, sans lourdeur dans le flow (comme c’est
malheureusement souvent le cas ce genre de hip hop). L’aspect
mélodique reste présent, et on finit par rentrer
dans le jeu avec lui car il sait parfaitement communiquer
et faire partager ses convictions.
Titres préférés : Sea lion -
The buzz kill - Jah didn't kill johnny |