Même si ce groupe venu de Belgique n’est pas
vraiment novice, Mud Flow n’attire vraiment l’attention
qu’avec cet album et ce, bien que généralement,
on prête très rapidement une oreille attentive
aux groupes venus de ce pays. Dans cette catégorie
pop particulièrement où les Belges regorgent
de talents, on a pu assister à l’éclosion
d’artistes géniaux à une certaine époque
comme Deus ou de groupes moins décisifs mais sympathiques
comme Girls In Hawaii. Les premiers essais de Mud Flow sont
effectivement parfaitement dispensables.
Celui-ci démarre plutôt bien et déclenche
même un enthousiasme mesuré sur des ballades
mélancoliques, légères ou faites d’une
tension que ne renieraient pas les amateurs de Deus. Et justement
dès le début, on est frappé par les similitudes
dans la voix avec Tom Barman.
SI les cinq premiers titres nous séduisent sans difficulté
et nous entraînent dans une atmosphère mélodique
pleine de sensibilité tout en cherchant des textures
planantes et progressives à la Radiohead où
à la Pink Floyd, il n’en est pas de même
pour la suite.
Car l’enthousiasme laisse place à la déception
: le groupe poursuit dans la même veine sans volonté
de sortir d’un chemin balisé et arpenté
milles fois. Et fatalement la fin est soporifique. La production
trop léchée, s’essayant à ressembler
à Coldplay, les dessert et confond pureté des
arrangements avec esthétisme forcé et vain.
D’un autre côté, les trop nombreux croisements
avec Deus sont agaçants.
Ne pas avoir su s’éloigner de ces influences
étouffe l’album et empêche Mud Flow d’exprimer
une vision plus personnelle qui aurait sans doute donné
un tout autre album.
Si en plus ils mettaient un point d’honneur à
fournir un travail de composition plus régulier, à
mieux exploiter leur potentiel, et s’ils se décidaient
à prendre de vrais risques, leur prochaine production
pourrait être un grand disque pop.
Titres préférés : The sense
of ‘me’ - Chemicals - Debbie & charlie
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