Après un premier Ep remarqué, les français Maninkari passent aux choses sérieuses, j'entends par là, le long format voire le très long format. Deux disques et près de deux heures de musique sont donc nécessaires pour présenter la richesse et l'étendue de l'univers du groupe.
La différence entre ce premier album et le premier maxi : ici, Maninkari a le temps de développer tranquillement ses idées et ses atmosphères si particulières. D'obédience ambient, la musique navigue dans différentes cultures (notamment la culture hindou) et dans de multiples environnements sonores. Les morceaux s'étirent au grès des envies et des besoins. La musique est appréhendée comme une exploration sonore, où les éléments apparaissent et disparaissent suivant les humeurs et les périodes du disque. Tour à tour tribale, introspective, lunaire, rassurante, glaciale, angoissante, douce, tourbillonnante, la musique de Maninkari conserve une dynamique et une cohésion.
Les mélanges de styles et les recherches rythmiques sont agrémentés tout au long de l'album d'incursions avant-gardistes, de dérives répétitives ou de légères mais subtiles dissonances, sans jamais acculer l'auditeur dans des bas-fonds expérimentaux inextricables.
Le registre musical de cet album restera pour beaucoup élitiste car difficile d'accès mais sachez que 'Le diable avec ses chevaux' est une oeuvre colossale et remarquable.
Titres préférés : Crossing the echo - Participation mystic II - Passage de mystère et de l'autre
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