Sur les précédentes productions du groupe, il était clair que le potentiel était bien présent mais mal exploité car il ne se dégageait pas assez de ses références.
Aujourd'hui c'est chose faite et nous sommes obligés de regarder Grails d'un autre oeil. Car Grails a trouvé son identité musicale en faisant fi de ses mentors. Grails ne tourne pas en rond et ne se regarde pas le nombril. Le groupe ne tombe pas non plus dans les travers du genre Post Rock, les célèbres montées / explosion. Il préfère opter pour une mixité des genres, pour un renouvellement par l'extérieur de ses inspirations musicales. Nous trouvons ainsi parsemées sur le disque, des sonorités indiennes, des fragrances moyen-orientales ou des variations dub. Ces inspirations puisées dans les musiques du monde engendrent une construction musicale différente des morceaux. Certes, la tension est toujours palpable mais on sent que la musique du groupe prend une nouvelle dimension. Prenez par exemple 'Silk rd', le troisième titre de l'album. Nous avons l'impression (en exagérant légèrement) d'écouter le célèbre 'Mathar' de The Dave Pike Set en version post rock. Ce constat ne peut certes pas être généralisé à l'ensemble du disque mais une chose est sûre : les instruments vous maintiennent en haleine tout en allant cotoyer un psychédélisme exacerbé et des senteurs orientales.
Les intégristes du Post-Rock ne vont peut-être pas apprécier ce renouvellement du genre. Mais grâce à 'Burning off impurities', Grails se redonne un second souffle et nous fait espérer de belles choses maintenant que la voie semble tracée.

Titres préférés : Silk rd - Dead vine blues - Burning off impurities