Grâce aux récentes productions qualitatives de Wolf Parade, Sunset Rubdown et Swan Lake, le nom de Frog Eyes se propage inexorablement dans la sphère rock. Plus touche à tout, plus déjanté que ses compatriotes de coeur, Frog Eyes ne fait pas dans la demi-mesure mais plutôt dans la démesure. A chaque album, il concrétise de plus en plus son oeuvre bouillonnante. Pas d'inhibation pour Carey Mercer et son groupe, plus une course en avant, plus un état d'urgence basé autour de compositions incandescentes.
'Tears of the valedictorian' ne se maîtrise pas aisément. Il faut plusieurs écoutes attentionnées pour comprendre et saisir le langage de Frog Eyes. Certains diront que cette musique est difficile et brouillonne. Nous dirons plutôt que ce disque se mérite. Chaque nouvelle écoute engendre ainsi son lot de surprises et de découvertes. L'inertie n'existe pas chez Frog Eyes. Sa musique est une source intarissable de collisions sonores et mélodiques, où les élans et les tentatives ne se comptent plus.
Un seul regret et il était déjà valable pour le précédent opus : la courte durée du disque. Comme pour nous laisser sur notre faim, le disque se conclut hâtivement avec à peine 36 minutes au compteur. Mais l'essentiel est ailleurs.

Titres préférés : : Caravan breakers, they prey on the weak and the old - Bushels - "Stockades"