Pour les plus érudits d'entre vous, vous savez certainement que Dan Friel sévit déjà dans un groupe américain méritant, les Parts & Labor. Aujourd'hui, le chanteur / bidouilleur rebat les cartes et propose dans son effort solitaire, une musique radicalement différente. Ici, pas de chant, pas de connotation indie-rock, juste un homme face à ses machines, essayant de repousser quelques barrières et de provoquer des réactions.
Dan Friel maltraite le son. Il n'hésite pas à pousser le volume et les excès sonores à leur paroxysme. Il pousse l'électronique
dans ses derniers retranchements. Les seules portes de sortie sont de temps à autre, données par des sonorités vaguement connues, rappelant les intermèdes musicaux de certains vieux jeux vidéo. Le reste est une apnée dans des paysages pas toujours réjouissants, où les subtilités sont dissimulées derrière des amas voire des magmas soniques.
Quoi qu'il en soit, Dan Friel parvient à surprendre l'auditeur en lui imposant un dépoussiérage auditif en règle que seuls des artistes comme Boredoms ou plus récemment Fuck Buttons savent manier de main de maître.
'Ghost town' n'est certes pas aussi parfait que le dernier Fuck Buttons mais il a le mérite de remettre en question nos préjugés et
nos certitudes face à des courants musicaux que nous pensons à tort, peu fertiles.
Titres préférés : Ghost town (pt. 1) - Buzzards - Desert song
|