The Fiery Furnaces ne nous décevra certainement pas
encore ce coup-ci. Toujours aussi inventifs, joueurs et même
carrément géniaux dans l’appropriation
des sons et des sens, ils font de ce disque, de ce nouveau
concept puisque c’est un peu leur tasse de thé,
un pur moment de bonheur.
L’idée était de raconter et romancer la
vie de leur grand-mère Olga Sarantos, à travers
le prisme de la musique.
Cette dernière, 83 ans, à qui ils doivent visiblement
leur passion pour la musique, participe d’ailleurs activement
à l’album et tous les trois semblent y prendre
un plaisir immense. On passe du coq à l’âne
en permanence, ça part dans tous les sens, d’une
époque à l’autre. Cent ans de musique
défilent, vous renvoyant sans cesse aux tréfonds
de votre mémoire, et jamais ce n’est rébarbatif
ou fatiguant.
L’album se situe dans la lignée de 'Blueberry
boat' sauf qu’ici, ils sont peut-être moins furieux
et énergiques, mais encore plus brillants dans les
mélodies avortées, dans la façon frénétique
d’utiliser leurs instruments, notamment le piano. Ce
serait en fait un album parfait si la fin était moins
brouillonne - une fin où l'on décèle
même, furtivement, pour la première fois chez
eux un début de prévisibilité.
The Fiery Furnaces est un groupe à part, suicidaire
du point de vue commercial (on voit passer un nombre ahurissant
de singles potentiels fusillés en trente secondes),
qui propose une musique très riche, surprenante, intense
et émotionnelle, sans équivalent actuellement…
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