Il est peut-être incongru de chroniquer le nouvel album
de Depeche Mode ici, sans doute car la promotion autour de
cet album est gigantesque et presque unanimement positive
après bien des sarcasmes et des moqueries.
Mais justement, Depeche Mode est, faut-il le rappeler, un
groupe indépendant depuis toujours, et peu de groupes
réussissent à ce point à rassembler les
masses et allier bon goût sur une si longue période.
Ils ont su se bonifier avec le temps, en évacuant rapidement
les nécessités économiques grâce
au succès interplanétaire.
Et mis à part quelques petits anachronismes, leur trajectoire
depuis ‘Music for the masses’ en 1987 est limpide
et quelques uns de leurs titres et au moins deux de leurs
albums certes à vocation commerciale sont des chefs
d’œuvres de l’electro pop.
De plus, contrairement à toute une vague electro clash
putassière qui revendique tardivement d’ailleurs
leur influence, l’electro pop déployée
notamment sur ‘Exciter’ en 2001 et donc sur ce
‘Playing with angel’ est très fine, en
équilibre évidemment entre la tentation de la
facilité, l’intelligence et l’exigence
de Martin Gore qui sait parfaitement louvoyer pour ne jamais
proposer un titre vulgaire.
Dave Gahan qui enfin réussit à placer quelques
compositions n’impressionne guère mais ne gâche
pas l’homogénéité de l’ensemble.
C’est du Depeche Mode pur jus, ce n’est évidemment
pas un album qui restera dans les annales. On pourrait même
dire que c’est du Depeche Mode classique, moins brillant
que sur ‘Exciter’ et ‘Violator’ mais
c’est un bon disque beaucoup plus frais et moins calculateur
que la plupart des productions électro underground…
Titres préférés : Precious -
nothing’s impossible - A pain that i’m used to
- Suffer well - Introspectre |