Chez Deerhoof, fidèle à ses habitudes, c’est
toujours une vision multi-directionnelle qui est appliquée
aux idées qui passent par la tête. Ce qui donne
un assemblage entre pop naïve, krautrock, post punk et
indie rock. C’est parfois réussi, parfois à
côté de la plaque, ce qui semble être le
cas de ‘The runners four’.
Que dire de cet album effectivement si ce n’est qu’il
est difficile d’être très enthousiaste,
car outre la voix spécifique et enfantine qui finit
par devenir franchement agaçante, il sonne finalement
très daté, comme un cliché de l’indie
rock sophistiqué et trop référencé,
traversé par une palette d’émotions mais
de manière trop mécanique.
La spontanéité qui a fait les belles heures
de Deerhoof, laisse place a un disque très maîtrisé,
balisé, démonstratif et sans émotions.
Le bouillonnement qui devrait être le mot d’ordre
ici a disparu corps et bien. Un parallèle pourrait
d’ailleurs être dressé avec Stereolab auquel
on pense parfois et qui tombe très facilement dans
l’artificiel et dans l’illusion esthétique.
Deerhoof produit un disque tout de même de qualité
avec parfois de bonnes idées mais sans passion visible
ni intensité, ce qui est pourtant indispensable pour
susciter l’intérêt de l’auditeur
saturé par les propositions musicales qui lui sont
faites tous les jours. .
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