Pour esquisser une description de The Decemberists, groupe quasiment inconnu en France et pourtant déjà auteur de deux albums honorables, on pourrait établir une comparaison avec Belle & Sebastian. Ces derniers proposeraient un genre de pastorale écossaise et The Decemberists exécuteraient la pastorale américaine avec une écriture et une instrumentation plus ‘western’, plus ancrée dans le folklore américain.
De plus là où la mélancolie transparaît facilement chez les premiers, c’est de l’entrain et des titres à la gaieté apparente qui résume l’album des seconds. Et la mélancolie est peut-être à aller chercher plus loin dans le détail.
Pour ceux qui connaissent un peu la discographie passée du groupe, ce disque leur fera découvrir une facette plus ouverte et limpide que précédemment. De plus, censé être logiquement plus mûr, le groupe gagne paradoxalement en spontanéité et en fraîcheur sur ce ‘Picaresque’ dont les belles mélodies évoqueront pourquoi pas les récits de l’expédition de Lewis et Clark.
Une autre comparaison saute aux yeux et permet à tout le monde de se faire une idée plus précise : le titre ’We both go down together’ est quasiment un ‘copié collé‘ du célèbre 'Losing my religion' de R.E.M..
Malgré une linéarité un peu indigeste sur la longueur et dans la tonalité, ainsi qu’une absence de vrai morceau phare, c’est un album agréable et accessible tout à fait recommandable pour les fans de musique folk américaine.

Titres préférés : Engine driver - We both go down together - Eli, the barrow boy - Sporting life