Après l’excellentissime ‘Talkin’honky
blues’ en 2003, ce nouvel album s’inscrit dans
la lignée et accentue même l’orientation
de plus en plus précise vers les racines de la musique
américaine que sont le folk, le blues, la country triturée
façon Tom Waits, qui est une influence revendiquée
par Buck au même titre que Johnny Cash.
Bien sur le Hip Hop est toujours présent mais n’intervient
que discrètement et ne constitue plus l’essentiel
de la mixture. Des scratchs et son flow caractéristique
surgissent mais se fondent naturellement dans un plus vaste
mouvement, ce qui est l’ambition affirmée depuis
quelques années. De ce point de vue, il suit son inspiration
et la réalise fort bien même si quelques tics,
effets et titres sont énervants (le 65isme…).
Mais ce qui faisait la force de ses albums précédents,
une spontanéité, une sorte de génie instantané,
une justesse et un bon goût presque permanent, ne se
retrouvent qu’avec parcimonie ici. Un titre sur deux
est suffisamment consistant pour éveiller l’attention,
deux morceaux sont vraiment très bons et nous donnent
des signes de vie, de la flamme et tout le reste tombe à
plat : bref, un travail honnête mais rien d’enthousiasmant.
On a eu et on attend mieux de Buck 65 qui s’empêtre
un peu dans ses ambitions, et qui, trop impatient de montrer
son savoir faire, finit par se planter..
Titres préférés : Rough house
blues - The suffering machine - Blood of a young wolf
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