Bright Eyes est le projet d’un seul homme : Conor Oberst,
24 ans, entouré de quelques amis musiciens. Et avec
la sortie de ces deux albums, il est tout simplement en train
de faire une entrée fracassante dans le petit monde
des gens qui compte dans la musique US. Adoubé par
les stars comme REM ou Bruce Springsteen, il trace tranquillement
sa voie vers les sommets du folk américain.
Politisé (un peu) puisque engagé dans le ‘Vote
for change’, une voix franche et décidée,
reconnaissable, proche d’un Robert Smith juvénile,
et des textes racontant l’histoire éternelle
de l’Amérique, il a tout des grands storytellers
qui surgissent d’on ne sait où et qui finissent
par rallier tout le monde à leurs causes comme ceux
cités plus haut ou encore Johnny Cash et Bob Dylan.
Mais ne nous emballons pas, il est encore très loin
de ces mastodontes.
Et pourtant cet album sonne comme un classique : des country
& folk songs énergiques, tendues, sombres ou mélancoliques,
pleines d’émotions. Parfois dépouillées,
parfois sur des arrangements plus orchestrés, c’est
toujours (ou presque) parfait. Il se permet d’accueillir
une icône de la country : Emmylou Harris sur 3 titres
). C’est un disque d’une grande maturité
de quelqu’un qui a su s’extirper des redondances
de l’indie Folk. Il a un boulevard devant lui et il
le sait pertinemment.
Titres préférés : Lua - We are
nowhere and it’s snow - Old soul song |