Généralement un peu surestimé, car si
son travail est très bien construit, il emprunte souvent
des chemins balisés par d’autres, et s’appuie
trop sur l’esthétisme. Même si c’est
encore le cas cette fois-ci, c’est plutôt une
bonne surprise que cette nouvelle production de Boom Bip.
Folk, post-rock, electronica, rien de nouveau donc mais avec
une épure et une délicatesse affirmées,
qui rendent plaisante l’écoute des dix titres
présentés.
On assiste à une disparition des morceaux d’electronica
trop convenus qui nous baignaient dans le chloroforme, au
profit de titres aériens sous influences Aphex Twin
et Boards Of Canada.
'Blue eyed in the red room' est un album à la ligne
claire car il est organique et utilise beaucoup d’instruments
classiques au détriment des machines, empruntant plusieurs
directions, pas toujours à bon escient hélas.
C’est une succession de plages acoustiques et ambient
ou parfois presque dansantes (The move), mais c’est
aussi assez facile (do’s and don’t avec Gruff
Rhys, le chanteur des excellents Super Furry Animals) sans
grande exigence de la part de Boom Bip, qui pourrait peut-être
creuser un peu plus certains sillons..
Le disque se termine par une belle chanson mélancolique
et douce chantée par Nina Nastasia, mais est à
l’image des sentiments que provoque cet album : partage
entre agacement et ennui d’un côté et ravissement
de l’autre.
Titres préférés : The move -
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