Dans la discographie foisonnante (et dernièrement
pas des plus indispensables), ce nouvel album qui sort sous
le nom de Bonnie 'Prince' Billy sera peut-être considéré
comme une étape majeure dans l’évolution
musicale de son auteur.
Will Oldham laisse en effet de coté le jansénisme
de ses arrangements et la tourmente contenue et profonde de
son écriture pour revenir au monde, s’aventurer
et étoffer sa musique. On pouvait d’ailleurs
déjà le pressentir sur ces derniers travaux
et ses récentes fréquentations.
Ainsi ce ‘The letting go’ fait resurgir un intérêt
qui, avouons le, à force s’estompait.
Il avait sans doute besoin de se coltiner d’autres horizons
loin de son Amérique profonde, du Kentucky et de sa
routine. Chose faite et bien faite puisqu’il est allé
enregistrer en Islande à l’autre bout du monde.
Et on peut sans hésiter estampiller cet album ‘grand
cru’, qui sans jamais perdre la beauté inhérente
aux chansons de Will Oldham est vivifiant et s’offre
un supplément d’âme grâce aux présences
des cordes, de la voix de la chanteuse Dawn McCarthy en écho,
et des petites audaces judicieuses dans les arrangements (présence
parfaite de Jim White à la batterie). On n’ira
pas jusqu'à parler de ciel bleu mais plus simplement
d’éclaircies nombreuses pour décrire l’état
d’esprit dominant de cet album et on se surprendra même
à fredonner sur un titre comme ‘strange form
of life’.
Le seul regret que l’on exprimera sur cet album sera
sur la production qui lisse un petit peu trop le résultat.
Titres préférés : Strange form
of life - Lay and love - called you back
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