Sont-ils en panne d’inspiration ? c’est la question
que l’on peut se poser après avoir ingurgité
‘Broken ear record’ quatrième album des
laborantins de Brooklyn. On n’ira pas jusque l’affirmer
en fait, et si la question se pose de façon un peu
provocante c’est qu’on est assis entre deux chaises
avec ce nouvel opus. Et au delà de l’aura dont
bénéficie ce groupe défricheur et toujours
pertinent depuis ses débuts, pour la première
fois des interrogations surgissent…
Cela reste un très bon disque, sombre, fourmillant
de sons étonnants, moins ambient et plus dynamique
que ‘Creature comfort’, surprenant pour qui ne
les connais pas.
Par contre, si on est un fervent partisan de Black Dice, et
bien on ressort, non pas déçu, mais songeur
avec comme un goût d’inachevé.
Car, sur à peine 40 minutes, on ne retrouve jamais
l’aspiration vers les entrailles des machines et des
sons auquel nous étions habitués. Au lieu de
se sentir embarqué dans un voyage hors du temps avec
eux, on reste spectateur de bidouillages et d’expérimantations
plus ou moins déjà vues ou osons le mot, gratuites.
L’ensemble semble décousu, dépourvu non
pas de signification (dans leur cas, difficile de parler de
cohérence), mais d’idées audacieuses et
convaincantes.
On retrouve en définitive toujours la radicalité,
mais sont en retrait le psychédélisme, leur
coté planant et rêveur, voire la douceur poétique
de ‘Beaches & canyon’
Néanmoins n’hésitez pas a vous procurer
cet album, c’est toujours frais, plaisant et méritoire
à coté des stocks de groupes rock interchangeables
.
Titres préférés : Snarly yow
- Smiling off - Aba - Street dude
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