Frais comme un gardon, Michael Gira nous revient et il est
content. Son nouveau disque est le même que le précédent,
en mieux; c’est le cas de tous ses disques depuis la
fin des Swans. Plus qu’autre vieux rocker, il a remplacé
la rage par la maîtrise de la forme ('Less is more')
pour tenter d’atteindre le point cardinal où
la lumière reflète la nuit.
A ce titre, le disque est une réussite parce que Michael
Gira parvient à surprendre, à appuyer toujours
différemment sur les mêmes touches. Tel un Michel
Haneke, il sait formuler la violence la plus primale dans
un menuet, on sait que la tension n’est que différée.
La voix rappelle parfois Patti Smith (je me complais du reste
à imaginer l’album chanté par elle), on
néglige les approximations et la production parfois
quelque peu abrasive et on peut éventuellement se relever
la nuit pour écouter 'My sister said', l’amanite
phalloïde dans le panier de la ménagère
('I’ll kill that man' !).
Il écoute Johnny Cash et Lightnin’ Hopkins, a
signé Devendra Banhart, alors inconnu, sur son label
et comme eux, il appuie ses textes à la musique sans
théatralité. Le banjo dissonant au lieu du fouet
de guitare, mais les intentions demeurent. En 2005 Michael
Gira est toujours dangereux et c’est bon signe.
Titres préférés : My sister
said - Dawn - To live through someone
|